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Rirkrit Tiravanija utilise principalement la cuisine de manière simple pour créer un espace favorable aux liens inter-humains. En invitant le public à goûter, partager, et même cuisiner, il met en place un lieu que les spectateur.rices peuvent s’approprier et moduler. Dans cet espace, les interactions qui se créent sont plus importantes que l'œuvre d’art en soi. Il y amène également des notions culturelles et parfois même politiques qui se lisent seulement lorsque l’on regarde au-delà du repas et vers ce que l’on mange, où on le mange et sous quelle forme. Dû à sa propre recherche d’identité culturelle, il évoque régulièrement le sujet de la cohabitation orient-occident, de l’appropriation culturelle et des aprioris que l’on peut avoir sur les pays asiatiques. C’est les limites de l’exposition qui me font réfléchir, dans l’aspect de l’accessibilité pour tout le monde. Tiravanija a proposé dans son parcours plusieurs projets gratuits, permettant ainsi d’enlever la barrière monétaire, mais ce qui m’intéresserait et que j’ai envie d’explorer sont les possibilités de retranscrire l’effusion de contact à travers la cuisine et le repas dans un espace moins codifié. Pourquoi ne pas proposer des œuvres culinaires dans des tiers-lieux ? Dans des espaces d’expositions étudiants ? Malheureusement il va falloir attendre la fin de la crise sanitaire avant de pouvoir refaire un projet culinaires. A moins de trouver une manière de proposer à manger dans les règles des gestes barrières ?
extrait de l'écrit
"Liebe geht durch den Magen" est un écrit de recherche théorique autour du travail de Rirkrit Tiravanija. Rédigé en 2020, j'y soulève mon questionnement autour de la nécessité d'utiliser l'art pour créer des espaces d'échanges et de liens inter-personnes, en passant notamment par la cuisine et le repas.